
HISTOIRE DE LA CRYPTOLOGIE
Depuis toujours L'homme a voulu cacher ses secrets
Cet article aura pour but de vous faire découvrir les principales techniques de cryptage qui ont eu des impacts importants sur l'histoire.
A ses débuts la cryptologie était sous sa forme la plus primitive : la cryptographie. En effet, seuls les messages écrits, les lettres ou les livres, pouvaient être cryptés . Bien que peu complexes, ces procédés sont tout aussi passionnants. Ce sont les fondements de la cryptologie moderne.
De l’Antiquité à la Renaissance, l’art de la cryptographie met en œuvre, pour cacher un texte, une combinaison plus ou moins élaborée de substitutions et de permutations. Dès ses origines, la cryptographie a été utilisée à des fins diplomatiques puis militaires.
La plus connue et la plus simple est sans doute le chiffre Atbash. Datant du Ve siècle avant Jésus-Christ, ce procédé consiste à faire correspondre l'alphabet classique avec l'alphabet inversé et d'associer ainsi à chaque lettre la lettre correspondante en position dans l'alphabet inversé. Voici un exemple pour l’alphabet latin:

Le carré de Polybe (du nom de l'historien grec qui lui a donné naissance) est un système de substitution mono alphabétique. Datant d'environ 150 ans avant J-C. Ce procédé repose sur l'utilisation d'un tableau de 5 rangées et 5 colonnes contenant toutes les lettres de l'alphabet sauf le W (couramment remplacé par le V). Les lignes sont marquées en première suivies des colonnes.

Exemple : «TPE» se code par «45 41 15»
Jules César dans « La Guerre des Gaules » décrit un procédé de substitution aujourd’hui bien connu. Il consiste, pour chiffrer, à décaler d’un nombre de rangs convenu la lettre «claire» dans l’alphabet usuel. Si la clé est 3, a est remplacé par d et b par e, etc. Comme dans tableau suivant :

Dans cette exemple, la clé est de 19 donc "P" devient en crypté "H".
A Sparte, au IVème siècle avant notre ère, les communications entre les chefs des armées et les commandants étaient chiffrées à l’aide d’une Scytale. Il s'agit d'un bâton sur lequel on enroule une lanière en spirales jointives. Une fois la lanière déroulée il est difficile de comprendre le message. C'était un moyen plutôt sûr pour l'époque.

En Crète, un disque de Phaïstos, datant de 1700 avant notre ère, comportant un texte chiffré sur les deux faces a été retrouvé. Ce texte n’est encore à ce jour décrypté de manière sûre.

Au Moyen Age, le terme d’Obscurographie voit le jour. Sous couvert d’un obscurantisme religieux, l’église prohibe l’usage du chiffrement dans lequel elle y voit une action démoniaque. A cette époque, livrer ses pensées peut être dangereux et conduire, selon l’interprétation de l’église, au bûcher. Les auteurs, qui prônent la liberté d’expression prennent leurs précautions et chiffrent leur nom pour renier ou revendiquer la paternité de leur écrits et ainsi ne pas être inquiétés par l’église et continuer à exprimer leurs pensées.
Avec l’invention de l’imprimerie, vers 1450, l’emploi du chiffre s’impose et se généralise dans les relations diplomatiques et au plus haut niveau du commandement militaire. La science du chiffrement et du déchiffrement progresse. En 1586 le mathématicien français Blaise de Vignère, secrétaire de Charles IX, fait la synthèse de tous ces travaux dans le « Traité des secrètes manières d’écrire ». Antoine Rossignol (1600-1682), un personnage reconnu grand spécialiste des codes et décryptement, rénove le chiffre français sous Louis XIV. Il est l’auteur des premiers grands dictionnaires de chiffrement désordonnés tel que le « Grand Chiffre » de Louis XIV qui résistera plus de 200 ans au décryptement.
Thomas Jefferson fut le 3ème président des États-Unis, entre 1801 et 1809. Mais avant cela, il fut aussi l’auteur, vers 1800, d’un chiffrement polyalphabétique communément appelé « cylindre de Jefferson ». Le principe de cette méthode repose sur 26 roues sur lesquelles il est écrit sur la tranche les 26 lettres de l’alphabet dans un ordre aléatoire. Ces 26 roues sont enfilées à la suite sur un axe, et en faisant tourner ces roues, on peut alors former un message qui apparait sur les tranches de ces dernières.

Le chiffre Playfair a été inventé par Charles Wheatstone Playfair en 1854. Les éléments nécessaires utilisés pour cette méthode sont 25 lettres de l'alphabet (W et V sont considérés comme similaires) dans une grille 5x5, ce qui donne la clef (en anglais, la variante consiste à garder le W mais fusionner I et J).
Pour la méthode, on utilise la grille, et on chiffre par groupe de deux lettres (bigrammes), des façons suivantes :
- Si deux lettres sont identiques, on rajoute un X (ou Q suivant la variante), et on chiffre avec les règles suivantes :

-Si deux lettres ne sont ni sur une même ligne, ni sur une même colonne, elles forment alors un rectangle et elles sont chiffrées par les deux lettres sur les coins du rectangle formé, sachant que la lettre chiffrée est celle sur la même horizontale.
Ainsi, le doublet CO sera codé dans cette grille par EM.

-Si deux lettres sont sur une même rangée, elles sont codées par les lettres qui les suivent directement à droite.
Ainsi, le doublet BE sera codé dans cette grille par CA.

Si deux lettres sont sur la même colonne, elles sont codées par les lettres qui les suivent directement vers le bas.
Bien sûr il existe la très célébre machine Enigma utilisée pendant la seconde guerre mondiale par les Allemands et brisée par Alan Turring. Cependant, bien trop d'articles en parlent, donc nous ne nous attarderons pas dessus.
Cette « histoire de la cryptographie » s’arrête ici ! Du moins pour l’instant… Il est en effet fort probable, voir même certain, que de nouvelles méthodes de cryptage apparaîtront.